EN CONCERT LE 3 MAI A L'EUROPEEN

 

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‘Tucson-Habana’. Voici le titre du premier album solo d’Amparo Sanchez. Quand on entend ‘Amparo Sanchez’, on pense naturellement à Amparanoia, groupe qu’elle a formé en 1997 et avec lequel elle a donné plus de 1000 concerts et enregistré 7 albums en 11 ans. Mais, en 2008, Amparo décide de mettre un point final à sa carrière avec Amparanoia et commence une nouvelle aventure en solo. ‘Tucson-Habana’ est donc son premier album. Il s’agit d’un album très personnel où Amparo donne à sa carrière artistique une toute nouvelle direction, et ce de manière très originale. La collaboration avec le duo de Calexico, Joey Burns et John Convertino, en est en grande partie responsable, bien entendu. Cependant, comme par le passé, il est encore difficile de ranger Amparo dans un style musical bien précis. Bien que… Peut-être que « americana-cubana » pourrait être une bonne définition…

Petit flash-back en juillet 2006. Amparanoia est à l’affiche du prestigieux festival de jazz à Montréal. Mais une partie des musiciens rate l’avion qui devait les emmener au Canada, et Amparo n’a d’autre solution que de monter sur scène accompagnée uniquement d’un contrebassiste et d’un batteur. Le concert est un véritable succès. A cette époque, Amparanoia est surtout connu pour son ambiance ‘mestizo’ qui transforme littéralement tous leurs concerts en une incroyable fête. Cependant, le concert de Montréal n’est en aucun cas comparable. Le public canadien est totalement subjugué par ce set acoustique et intime. « Ce que s’est passé ce jour là reste pour moi un hasard fantastique », explique-t-elle. «J’ai toujours trouvé mon inspiration chez des artistes tels que Billie Holiday, Chavela Vargas ou Nina Simone. C’est-à-dire dans le jazz, le blues et le son. Et cela faisait déjà longtemps que j’avais envie de chanter et jouer de manière plus subtile et intime, afin de pouvoir toucher le public autrement et qu’il se laisse entièrement emporter par la musique et le son de ma voix».

Corazon de la Realidad…
Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que Joey Burns était justement à Montréal au même moment avec Calexico. Il est déjà sous le charme de la voix et du charisme d’Amparo. En effet, depuis 2003, ils travaillent parfois ensemble : Amparo a participé à l’enregistrement de quelques morceaux du groupe comme ‘Inspiración’ ou ‘Roka’, et elle est invitée à les chanter sur scène lors de certains concerts de Calexico. Quand Amparo leur raconte qu’elle est en train de travailler sur des morceaux en solo, ils la persuadent de venir enregistrer au Wavelab Studio à Tucson, Arizona. En octobre 2007, elle se rend donc là-bas, accompagnée du contrebassiste catalan Jordi Mestres Gasso et du producteur basque Kaki Arkarazo, pour une première session d’enregistrements. «C’était une expérience fantastique», raconte Amparo. «J’ai trouvé à Tucson l’ambiance parfaite pour apporter le timbre juste à mes nouveaux morceaux. Il n’y avait pas que la présence de John et Joey qui était importante. Tucson possède une ‘âme de frontière’, et je me suis sentie dans le désert de Sonora comme chez moi». Cette ambiance de désolation et la chaleur des plaines du désert de Sonora ont donné naissance à des morceaux comme ‘Aquí estoy’, qui ouvre l’album, ou comme ‘Hoy’.
D'émotions profondes, les thèmes d'Amparanoia n'en manquaient pas, mais elles restaient dissimulées derrière les accents festifs du groupe. On aurait pu dire: « Pleurer? Oui, mais en dansant!». Sur la session de Tucson, la fête s'en est allée faire un tour, nous laissant en tête à tête avec Amparo, qui raconte ses humbles histoires et nous laisse presque lire au plus profond d’elle même. De l'amour, des injustices, des heures blanches, des voyages entre les cactus et la poussière, des solitudes.
Le premier single ‘Corazón de la Realidad’, un morceau écrit avec Joey Burns, est, quant à lui, emplit des paysages d’Amérique et fait rêver au monde fantastique des Tojalabal mexicains, le tout accompagné par un excellent Jacob Venezuela à la trompette. On peut dire qu’à Tucson, en octobre 2007, une rencontre musicale, une vraie, avait eu lieu.

Omara Portuondo
Mais la session d’enregistrement de Tucson ne représente que ‘la moitié’ de l’album. En effet, Amparo baigne dans l’ambiance de la musique cubaine depuis son enfance, et cela s’entendait déjà avec Amparanoia. Pour son premier album solo, elle veut encore aller plus loin. En mai 2009, elle emmène avec elle Joey Burns et John Convertino jusqu’aux mythiques studios de EGREM à La Havane. «Dans ces studios, on ressent encore tellement l’âme de tous les artistes qui sont passés par là: Buena Vista Social Cub, Ibrahim Ferrer, Los Van Van ou Chucho Valdes». Ce voyage marquera aussi le duo Calexico. «A real life changer, indeed», nous dira plus tard John Convertino. Dans les studios EGREM, Amparo se concentre sur des morceaux tels que ‘Turista Accidental’ et ‘Apagón en la Havana’. Elle enregistre aussi une version époustouflante du morceau traditionnel ‘La Gata bajo la Lluvia’, mais aussi et surtout un duo avec la chanteuse de Buena Vista Social Club, Omara Portuondo, âgée de 79 ans, ‘La Parrandita de las Santas’, qui donne carrément la chair de poule. Les voix des chanteuses se marient à merveille. Un des moments forts de l’album.

Album de rencontres
Il s’agit incontestablement d’un premier album solo très personnel. C’est un mélange parfait entre la typique mélancolie américaine et la frivolité cubaine. La seule chose qui ne change pas, c’est le charisme de cette ‘chanteuse pur sang’, d’où émane naturellement une inoubliable voix. Pour la première fois, elle consacre plus d’attention aux textes, qu’elle rend plus subtils et plus nuancés. sa vie diront peut-être d'autres. Ce qui est sûr, c'est qu'il est loin des musiques «prêtes à consommer» et préparées Après avoir dansé sur les musiques d'Amparanoia, il faut savoir ici s'assoir et écouter ces 14 histoires simples, remplies d’images, de départ, de séparations, de retour, de retrouvailles. Des chansons fortes et fragiles à la fois. Un album idéal pour les hivers trop longs ou les étés trop courts. Album de la maturité diront certains. Album de par les «chefs de produits» des multinationales du disque. Cet album-là est bien celui d'une artiste curieuse et talentueuse, un album de rencontres aussi. On y trouve un très beau morceau psychédélique, ‘Flor del Desierto’, enregistré avec la chanteuse Sahraoui Mariem Hassan, qu’Amparo a rencontrée dans un campement au Sahara Occidental fin 2007.

Et puis, bien sûr, Amparo Sanchez partira en tournée en mars 2010 pour présenter son premier album solo. Elle sera accompagnée sur scène par 6 musiciens, dont le bassiste Jordi Mestres, le pianiste Oskar Ferret et le trompettiste cubain José Alberto Varona. Autant les concerts d’Amparanoia étaient synonymes de véritables moments de danse et d’ébullition avec un mix festif de reggae, de rumba, de ska et de rock, autant les concerts d’Amparo Sanchez sont synonymes de subtilité, de douceur et de détente. Des textes plus travaillés et colorés, chantés par une voix exceptionnelle. Pureté et sobriété, tout simplement.