10 ans au sein d’Hooverphonic, septième disque studio. Un disque au titre intrigant… Hooverphonic a-t-il réalisé un opus psychédélique? Du premier morceau évocateur « Stranger » au dernier titre énigmatique « Bohemian Laughter », la réponse est oui. The President of the LSD Golf Club  nous offre ici dix titres qui plongent l’auditeur dans un voyage fait de hauts sommets extatiques et de chutes mystérieuses. Cet album fait honneur aux racines musicales d’Alex Callier: rétro-psychédélique et enregistrement vintage.

‘The President of The LSD Golf Club’ fait honneur aux racines musicales d’Alex Callier: rétro-psychédélique et enregistrement vintage. Callier: ‘Après dix ans, je voulais me détacher de l’électronique. Pas d’ordinateurs, pas de synthétiseurs, pas d’orchestres. J’en avais marre de programmer. Je voulais faire de la musique en studio. Avec des musiciens. Je voulais également enregistrer comme dans les années ‘60: sur bande analogique. Je voulais retourner à l’essentiel. Une telle méthode entraîne des limitations, mais c’est ce qui fait précisément son charme: vous apprenez de nouveau à prendre des risques. Et on sait où on va: c’est en peu dans cet état d’esprit que nous avons d’ailleurs débuté.’ Avec les démos rudimentaires réalisées par Callier qui servirent de fil conducteur, le groupe a répété pendant une semaine, en compagnie de six musiciens. En août 2006, le groupe s’est retiré dans le studio ‘La Chapelle’ en Ardennes. Sous les auspices de Mike Butcher, l’album a été enregistré en onze jours. Tous les titres ont été joués live. Rien n’a été coupé ou collé. L’album a été enregistré en gestion propre et est le premier d’Hooverphonic où le son est entièrement né en studio. Saluons ainsi l’instrumental réuni dans les studios de La Chapelle: un mellotron, un clavecin, un piano préparé, un orgue Farfisa (souvenez-vous de The Doors)... Le groupe a ainsi pu pleinement s’épanouir au travers de la palette colorée des sons de ces instruments vintage. L’isolement et l’ambiance décontractée en studio ont fait le reste. Le mixage avait lui aussi une touche rétro: l’album a en effet été mixé dans les ICP Studios à Bruxelles sur une table de mixage vintage. Callier: ‘La console EMI Neve, dont sept exemplaires ont été réalisés à l’époque. ‘Wish You Were Here’ de Pink Floyd a été mixé sur une console EMI Neve.’ Pour le mastering de l’album, le groupe s’est une nouvelle fois retrouvé dans les Sterling Sound Studios de New York – cfr. ‘The Magnificent Tree’ Le piano préparé en ‘50 Watt’ et ‘Circles’, l’orgue Farfisa d’ ‘Expedition Impossible’, le thème de ‘50 Watt’ qui revient dans ‘Gentle Storm’, le clavecin dans ‘The Eclipse Song’, le clin d’oeil à Gainsbourg dans ‘Billie’... Sans la voix envoûtante de Geike Arnaert, ces sons et ces mélodies ne porteraient pas le cachet de Hooverphonic. Plus que jamais, la voix de Geike s’accorde comme un instrument. Pas de drame, mais de l’émotion contenue. Pour la première fois, Alex Callier fait entendre sa voix, notamment dans ‘50 Watt’. A la fin du titre, sa voix est plus franche, plus présente. ‘Black Marble Tiles’ est sans aucun doute le morceau le plus sombre de l’album, la finale formée par de ‘Strictly Out Of Phase’et ‘Bohemian Laughter’ est menaçante, tout comme la dance-party du vidéoclip de ‘The World Is Mine’, dégénérant en
un trip acide aveuglant. ‘I’m obsessed by bohemian laughter / I’m not impressed the morning after’... C’est sans contestation l’opus le plus osé et le plus expériemental d’Hooverphonic. Callier: ‘Okay, ce ne sont pas des titres ‘Idol’, ils sont peut-être aussi moins promis à devenir des hits comme nos précédents numéros. Mais ‘Jackie Cane’était également étrange après ‘The Magnificent Tree’. Mon goût musical a toujours été left of centre, les deux groupesque j’adore en ce moment sont The Go Find et Wilco. Nous sommes tous des âmes éclectiques qui ont vécu: du triphop de ‘2Wicky’ à l’hommage à ‘The World Is Mine’, hommage à Burt Bacharach. Les titres présents sur ‘The President Of The LSD Golf Club’ illustrent à la perfection mes racines musicales. C’est le type de musique dont je resterai fan toute ma vie.' Reste encore le titre énigmatique de l’album, qui rappelle une anecdote d’il y a quelques années, lorsqu’Hooverphonic jouait à San Francisco. Après une visite au Bimbo’s, le bar de Brian Setzer, le groupe prit un taxi pour rentrer à l’hôtel. Au volant, un sosie de David Crosby. Callier: ‘Je n’en croyais pas mes yeux. L’homme n’était pas très loquace et était plutôt d’humeur maussade. Lorsque je lui ai demandé s’il avait connu le San Francisco des sixties, ses yeux se sont mis à briller et il a alors enchaîné: ‘The sixties were wild man! On m’appelait alors The President of the LSD Golf club. Every Tuesday we took loads of acid and then we went to play golf.’’ A San Francisco, rencontrer un sosie de David Crosby, qui nous conte un récit démentiel sur les années ‘60. Hilarant. Surréaliste. Psychédélique. Callier: ‘D’emblée, ce fut une évidence: un jour, j’utiliserai ce titre.’