Orlando, le nouvel EP de Nelson Beer, est un tissu d’expérimentations electronica— house, downtempo, reggaeton, ambient, trip hop…—et de méditations pop à une ou plusieurs voix—une promenade du schizophrène, d’un état solide (Forma) à un état liquide (Purpa).

Écrit entre 2015 et 2020, ce court album a été pensé comme une archive de son. Ses longues plages d’improvisations, de différentes couleurs et de textures font écho au cadre mélodique et spirituel des raags indiens—calqués sur les variations du temps, de l’espace et de la nature. En contraste, les paroles résonnent comme des liturgies introspectives du monde contemporain—une remise en question des fondations sur lesquelles repose le présent, mais aussi la mise en lumière d’une mémoire indélébile.

Orlando est à la fois le prénom d'un personnage de Virginia Woolf, témoin immortel du passage des siècles, et le deuxième prénom de Nelson, qu'il porte malgré lui en mémoire d'un événement familial. L'EP est né d'une réflexion autour de l'empreinte matérielle et de la résonance, sur des générations, des traumas individuels ou collectifs. Sous sa pop lancinante (Orlando, Vesper) ou dansante (And the thunder, Atlas, Water and Land), Orlando développe, en strates, des références à la géologie, à la destruction contemporaine des écosystèmes et à différents mythes et formes de spiritualité.